Digimon : Cyber Sleuth

	Digimon : Cyber Sleuth
	Date de sortie : 12 Mars 2015
	Support du test : PsVita
	Langue :
	Date du test : Juillet 2018

   Takumi Aiba et Ami Aiba sont deux pirates informatiques amateurs. Ils reçoivent un objet appelé Digimon Capture lors d'une discussion sur le web, qui leur permet de capturer et de se lier d'amitié avec des digimon, des créatures résidant dans un monde appelé Cyberspace Eden dans lequel les humains peuvent y entrer physiquement. Après avoir accédé à ce monde, ils sont attaqués par une entité appelée Eater qui transforme leur corps à moitié « numérisé », et découvrent qu'ils peuvent alterner entre le monde réel et le digimonde à l'aide de terminaux. Ils font la rencontre d'une femme appelée Kyoko Kuremi, directrice de la Kuremi Detective Agency, qui les recrute dans sa société.

 9 / 10

   Introduction :

   "Ah ! Un jeu Digimon ! Hérésie ! Souffle putride de la déchéance ! Copieurs ! Plagieurs ! ENCULÉS !"
   C'est à peu près dans ces termes que j'aurais normalement commencé n'importe quelle critique de cette licence outrancière qui n'a comme seule raison d'exister que le succès de Pokémon. Car oui, vous le savez, je suis un Pokéfan de la première heure. Et j'ai bien du mal avec toutes les contrefaçons
qui ont été faites...
   Concernant Digimon en lui-même, je ne m'y suis jamais penché. Tout simplement, jamais. Mais voilà, la Vita n'a pas ce qu'on pourrait appeler une "ludothèque fournie", tout au contraire. Et moi, j'aime bien jouer en faisant caca. Mais à de vrais jeux, pas à ces conneries mobiles. Du coup, il me fallait un jeu caca. Et qu'y avait-il de plus laxatif qu'un plagiat de Pokémon ? Hein ? Je vous le demande !
   ...
   Vous avez lu ma note. J'ai eu tord. Retour sur la trahison d'un Pokémon qui s'est épris d'une autre franchise...

   Graphisme :

   Sur Vita, le titre est plus que correct. Je pousserais même jusqu'à dire que, pour une fois, les équipes de Bandai Namco ont fait de l'excellent boulot. Les cinématiques sont agréables, de même que la modélisation des protagonistes et des 500 Digimons. Jamais un lag malgré des combats endiablés en 3 vs 3 (hein Pokémon USUL qui se permet de  ralentir honteusement en 2 v 2 ? Dans tes dents !).
   Plus encore, le style global me fait beaucoup penser aux productions actuelles nippones. Tout est à sa place, cohérent dans son ambiance et son univers.
   J'attendais peut-être bien plus des environnements, surtout au vu de la promesse d'EDEN (le remplaçant du Digimonde)... pourtant on est sur une fracture assez malvenue au final : le monde réel est très bien rendu, mais le monde virtuel ressemble plus à un Tron lifté. Dommage sur ce point, j'aurais vraiment aimé voir des environnement enchanteurs. Pis encore, ce monde virtuel devient rapidement redondant.

    Côté graphique, on est donc clairement sur un match nul avec Pokémon : techniquement la maîtrise des spécificités de la machine est meilleure côté Digimon (et c'est un comble quand on sait que le titre n'est pas propriétaire) ; mais les environnement signés Game Freak sont vraiment plus diversifiés et agréables à parcourir.

   Scénario :

   Les gars... j'ai trouvé mieux que Pokémon. C'est un gros point pour Digimon. L'histoire est bien plus adulte, bien plus mature, bien plus intéressante ! Dans les faits, l'idée d'avoir ajouté un scénario bien poussé et intelligent à un univers de base enfantin est clairement ce que TOUS les Pokéfans demandent depuis 10 longues années !
   Et...c'est Digimon  qui l'a fait !

   J'ai été totalement happé par l'intrigue centrée autour du cyber-hacking, par l'idée de transfigurer les Digimons en virus, par les enquêtes policières qui s'enchaînent en tant que quêtes secondaires...
   En bref, scénaristiquement le jeu est irréprochable dans son approche. Il y aurait tout de même encore un peu de chemin à faire pour véritablement destiner la licence aux adultes, mais c'est vraiment en bon chemin et rien que pour ça, il vaut largement le détour !
   Comme dit plus haut, ici le Digimonde est remplacé par EDEN, un univers de VR qui remplace Internet. On y retrouve des salons de Chats, des boutiques, etc...  Les Digimons, eux, sont des virus à l'I.A. développée qui y pullulent et se multiplient, au point parfois de prendre le contrôle sur des zones entières... autant que sur l'esprit de leur utilisateur.
   Votre héros va se retrouver scindé de son corps, bloqué dans son avatar virtuel tandis que son enveloppe est maintenant en vie dans un hôpital privé. Grace à ce nouveau pouvoir de "sauter" entre les mondes physiques et virtuels, votre héros va se lancer dans une traque des hackers et des Digimons qui seraient responsables de son état, ainsi que lutter contre un Trust surpuissant.

   Bande Son :

   Bon... non. Je sais, cyber-monde, tout ça... mais non. Les musiques sont à chier autant que redondantes. Heureusement que les doublages japonais (enfin... j'en peux plus des voix anglaises dans les jeux) sont là pour améliorer le tout !
  

   Gameplay :

  "Comment un nouveau joueur de Pokémon fait pour s'y retrouver dans tous les types et les espèces ?" C'était une question que je posais tout le temps...
   Eh bien, j'ai enfin ma réponse : c'est la merde !
   Pour moi qui ne connaissais pas DU TOUT l'univers de Digimon, je dois avouer que j'ai été

rapidement perdu. Tout est tellement obscur... Il m'a bien fallu 6h de jeu pour comprendre parfaitement toutes les subtilités du Gameplay et le tableau des types... enfin presque. J'ai même dû aller sur le net pour vraiment comprendre comment fonctionnait la valeur "CAM" !
   Au final, il est clair que Digimon se montre bien plus complexe que Pokémon. Le principe d'évolution et de désévolution est parfois assez obscur, de même que le singulier principe de leveling qui vous obligera, pour continuer à renforcer votre équipe, à constamment les faire changer de forme...
   C'est sans doute là le point qui m'a le plus déçu : dans Pokémon, quand vous avez un équipier que vous aimez tel quel, vous le gardez une fois sa forme finale atteinte. Vous n'êtes pas constamment obligé de le faire "muter" dans tous les sens jusqu'à ne plus du tout ressembler à sa forme initiale ! Dans Digimon en revanche, il va falloir psychologiquement se préparer à changer constamment d'équipe... et donc de stratégie.
   Pis encore, ce fait suffit à grandement baisser l'attention qu'on porte à nos petites créatures. Pourquoi leur donner un nom ? Pourquoi les considérer plus que comme de vulgaires armes ?
   J'exagère un peu, volontairement, pour bien vous faire comprendre que c'est souvent frustrant... surtout parce que justement les formes sont innombrables ! Dans Pokémon, vous pouvez avoir jusqu'à 3 formes différentes et c'est fini. Ici...

   Voilà... Botamon évolue en Koromon qui... voilà, vous avez le dessin. Cette petite saloperie peut adopter au total 50 formes !!! CINQUANTE. Et ça n'ira pas que dans un sens, nooooon ! Vous allez le faire évoluer, régresser, changer, etc, etc, etc... jusqu'à ce qu'il atteigne l'une de ses formes finales et vous vous direz "merde, ça bouge plus !"
   ...
   Je me sens tellement de mauvaise foi quand je vois ce qu'il faut faire sur Pokémon pour obtenir les IVs parfaites, avec la bonne nature et les bonnes attaques de naissance... Au final je me rends compte que c'est la même chose, sinon qu'au lieu de faire éclore des œufs et de jeter les enfants difformes à la poubelle, on va uniquement s'occuper toujours de la même créature. Ce qui était, a peut de chose prêt, ce que j'avais toujours attendu d'un jeu Pokémon...
 

   Conclusion :

    Plus qu'un simple bon jeu, ce Digimon : Cyber Sleuth est parvenu à me réconcilier avec toute une licence que je détestais au plus haut point, jusqu'à me la faire véritablement apprécier... inutile de vous dire que c'est un exploit que je ne suis pas prêt d'oublier !
   Donc si comme moi vous êtes Pokéfan, que l'anglais ne vous effraie pas et que vous êtes prêt à ouvrir votre horizon et vos chakras, foncez !

 

Pas de note

   J'ai vu la saison 1 et 2 à l'époque. Mais ça s'arrête là. Digimon ne vaudra jamais Pokémon. Le jeu ne me tente absolument pas !