jeudi 9 août 2018

The Last Man on Earth






The Last Man On Earth
Date de sortie : Mars 2015 - Mai 2018
(Série Annulée)
Genre : Humour, Drame
Langue : 
Date du visionnage : Juillet 2018
   En 2020, la race humaine a été exterminée à la suite d'une pandémie. Après avoir parcouru le pays, Phil Miller doit se rendre à l'évidence : il est le dernier homme sur Terre. Il y a des avantages et inconvénients à se retrouver seul.

9/10

   The Last Man on Earth est une série de la Fox en 4 saisons. Pour un total de 67 épisodes. Chaque épisode fait 22 minutes. Et j'ai vu l'ensemble de ces 67 épisodes en un peu moins de cinq jours... Je ne sais pas quoi ajouter d'autre pour vous convaincre de la regarder, vraiment.

   Alors pourquoi... bordel POURQUOI a-t-il fallu que cette série soit annulée ?! Pourquoi, alors que chaque épisode est meilleur que le précédent, que pendant 4 saisons à aucun moment je n'ai décroché une seule seconde, que nous sommes en face d'une œuvre complète et intense ; a-t-il fallu que la Fox décide d'arrêter ?! Cette putain d'autocratie dictée par les spectateurs Ricains me débecte. Oui, la plupart de ces trous de balles n'ont pas été capables d'aimer et d'apprécier tout le génie de cette série, la subtilité de son écriture, son côté décalé et dramatique... Mais est-ce une raison pour arrêter si brutalement ?

   The Last Man On Earth est... simplement l'une des meilleures séries qu'il m'ait été donné de voir.
J'écris cette chronique une semaine environ après ce visionnage intense, et je suis toujours aussi bouleversé. J'y pense encore chaque jour, comme le doux nectar d'un parfum incertain et mélancolique qui revient sans raison, et qui vous noue la gorge et l'estomac. Et y'a même un caméo de Jack Black.

   Aucune putain de saison n'a eu moins de 7/10 sur Rotten Tomatoes. Sur Metacritic, elle obtient même le score très honorable de 72/100. Autrement dit, le public a aimé. Vraiment aimé...

   Putain de capitalistes...

   Mais revenons à nos moutons. Si vous n'avez jamais regardé cette série... qu'est-ce que vous faites encore ici ? Non mais je déconne pas, arrêtez de lire et foncez. Zut, je digresse encore ! Va falloir me retenir pour ne pas que je parte dans tous les sens sur cette chronique...

   Bon. Si je devais résumer cette série en un seul et unique mot, je dirais simplement "humaine". Elle transpire de passion, de rire, de larmes... Bref, de toutes les émotions possibles et imaginables. Et c'est fort rare.

   La série en elle-même oscille constamment entre un humour décalé et stupide et un drame puissant, cru, brutal ; nous ramenant constamment à la cruauté d'un monde apocalyptique très réaliste. Parce que c'est sans doute là qu'est la plus grande force de The Last Man on Earth. Son côté cru et réaliste.

   Ici, ce n'est pas Walking Dead. Pas d'action survoltée et une logique bonne à jeter aux cochons. Juste la cruelle et dure réalité d'un virus qui a décimé pratiquement 99% de la population terrestre, hommes comme animaux, pour ne laisser dans son sillage qu'une poignée de survivants. Mais aucun d'entre eux n'est un super héros. Ce sont juste des hommes et des femmes lambdas, qui avaient une famille, des amis, des passions, des rêves... Bref, des gens normaux, dans la moyenne (et parfois en dessous), qui se retrouvent confrontés à l'horreur et tentent de continuer à vivre malgré tout.

   Alors je préfère vous arrêter tout de suite avant d'aller plus loin : je vais grandement peiner à parler
de cette série avec précision sans spoiler. Donc à partir de maintenant, place aux révélations.

   Nous commençons donc la série (qui ne porte bien son nom que durant le premier épisode) par découvrir Phill "Tandy" Miller, le Dernier homme sur Terre. Américain moyen et banal au possible, qui n'a jamais rien fait de sa vie à part quelques petits boulots d’intérim. Un gars sans avenir, passant le plus clair de son temps à s'amuser. Un grand gamin qui n'a jamais vraiment évolué ni mûri ; mais qui, par un étrange coup du sort, se retrouve a être immunisé au virus.

   Il va donc parcourir les États-Unis à la recherche de survivants, traversant tous les états et les grandes villes dans son bus, ramassant au passage tout ce qui pourrait l'intéresser (tableaux de maîtres, vins millésimés, et même la Constitution) ; et taguant sur les panneaux une simple phrase : "En vie à Tucson".



   De retour dans sa petite ville natale, il va passer ses journées à faire tout ce qui lui passe par la tête sans se soucier du lendemain, certain qu'un jour prochain il finira par mourir lui aussi. Donc c'est parti pour le grand n'importe quoi : Bowling avec des voitures, piscine de Mojito, etc... jusqu'à ce qu'enfin il rencontre Carole, la dernière femme sur Terre...

   Très loin de son idéal, Carole est une femme... singulière : elle souffre d'apnée du sommeil, est une véritable Grammar Nazi, toquée à l'extrême, très attachée aux règles et aux anciennes valeurs ; elle va lui mener la vie dure pour qu'ensemble ils puissent "repeupler l'humanité" (mais pas avant le mariage, faut pas déconner, elle ne veut pas que les premiers enfants de ce nouveau monde soient des bâtards) !

   Cette première saison est, en quelque sorte, le festival du n'importe quoi et joue à fond la carte de la connerie débridée et sans limites. Et vas-y que je chie dans la piscine, que j'ouvre les portes à coups de masse et de pistolet, que je brûle au lance-flammes des perruques... L'humour est omniprésent et totalement débile, à l'instar de son protagoniste principal.


  Très vite vont arriver également Melissa et Todd, qui vont allègrement participer au grand nawak de la série et aux situations les plus ubuesques et décalées. Du moins, jusqu'à la saison 2.

   Pour la faire courte, Phill se retrouve exilé avec Carole, ils vont parcourir le pays à deux pour trouver un "coin à eux", mais Carole veut retrouver ses anciens compagnons. Ils vont alors les rejoindre à Miami, où les choses ne vont pas très bien se passer.

   Cette saison est déjà moins tendre. On y aborde des questions bien plus intelligentes que dans les autres séries post-apo (comme le fait que l'essence se périme, que la nourriture n'est pas éternelle, ou qu'une simple appendicite peut amener son lot de complications dans ce genre d'univers).

   Ce sera également le moment de rencontrer de nouveaux personnages, mais aussi les premiers temps vraiment forts de la série (la mort arrive à grands pas. De même que les espoirs et les désillusions). C'est également là qu'on va se rendre compte que tous les survivants ne sont pas totalement sains d'esprits, gentils et avenants...

   Contrairement à ce que j'ai pu lire partout, ce n'est pas une erreur scénaristique ou un hasard si le ton passe de décalé à plus sombre, au contraire même. La première saison s'axait sur les premiers moments de l'après-virus, où les ressources sont encore foisonnantes et qui était focalisée sur le personnage de Phill.

   Donc forcément, la seconde se passe plus tard. Et tout devient plus compliqué. De même, le groupe a pris de l’importance et désormais on suit les péripéties de plusieurs protagonistes, d'une vie en société, avec ce que cela implique de hauts et de bas. Se restructurer exige des règles, des sanctions pour les contrevenants, des compromis.

   C'est donc parti pour la saison 3, qui est pour moi au sommet de son art et de sa narration. Pourquoi
? Les raisons sont simples : Dieu que c'est intelligent ! Forcé de partir, le groupe se retrouve dans un bâtiment de bureaux autosuffisants et décide de s'y installer en compagnie de Lewis, leur nouvel ami asiatique et gay. Et oui, je vais m'arrêter là-dessus.

   Nous vivons à une époque où il est de plus en plus courant d'inclure un personnage gay dans les séries / films, pour "faire genre". Pour se donner un côté progressiste. La Belle et la Belle ? LeFou est gay. Power Ranger ? Tandy est gay. Star Trek ? Soulou est gay. Sauf que ce sont des personnages-fonctions, qui n'ont d'autre background que d'être gays !

   Ici, l'homosexualité de Lewis est traitée comme elle devrait l'être partout : normalement. Sans fioriture. Oui, il est gay. Et le seul personnage qui insiste lourdement dessus est... Phill, très logiquement. Ça colle avec sa personnalité, lui qui ne s'attarde que sur le physique et les particularités de chacun (comme il l'a fait avec l'obésité de Todd, l'âge avancé de Gaël, ou les origines Australiennes d'Erica). Pour les autres, c'est normal.

   Et d'ailleurs, le personnage de Lewis est bien plus complexe et ne s'arrête pas à ça. Son compagnon est évoqué sans appuyer de manière brutale, simplement avec une normalité parfaite. Concrètement, qu'il soit gay ou hétéro n'aurait absolument rien changé à son développement ou à son futur. Et putain que ça fait plaisir de voir ENFIN quelqu'un qui a compris comment mettre en scène une romance homosexuelle ! Comment ? Bah, c'est exactement comme une romance hétérosexuelle, mais avec deux protagonistes du même sexe. Ni plus. Ni moins.

   Une troisième saison bien plus forte donc, où le tragique va côtoyer la joie minute après minute, puisque parallèlement à la vie de ce petit groupe, le temps reprend ses droit tout autour.

   Et à nouveau, je sais que j'insiste, mais c'est ÇA qui fait véritablement la force de la série : le temps est considéré comme une entité à part, et l'évolution logique des choses n'est jamais recalée au second plan. Par ailleurs, cette série m'a clairement fait revoir mon jugement sur The Walking Dead (pour ne citer qu'elle), que je regarde désormais avec un œil bien plus distant tant ses errances et ses erreurs me sautent aux yeux...

   Un exemple ? Au vu de la profusion de centrales nucléaires en Amérique, tous nos chers héros devraient déjà être morts irradiés depuis des décennies, leurs véhicules incapables de rouler, et la plupart sans doute morts de faim, de froid, ou de maladie. Parce que non, même la nourriture en conserve ne se garde pas durant des années et des années. Parce que non, les centrales électriques ne fonctionnent pas indéfiniment. Parce que putain de NON, les générateurs électriques ne peuvent marcher par magie, mais bien avec du pétrole qui, je le rappelle, est périssable !!!

   En bref tout ça nous ramène à la quatrième et dernière saison. Pas la meilleure, j'en conviens franchement. Mais tout aussi intense et forte. Ici, les premiers bébés viennent au monde. Sans péridurale. Sans sages-femmes. Sans ocytocine de synthèse. L'accouchement d'Erica est difficile et sale (elle manque d'y passer), là ou celui (spoil : ceux) de Carole se font le plus naturellement du monde (d'ailleurs, elle accouche seule, debout... et a même un orgasme).

   Et la série se termine sur un putain de Cliffhanger, alors qu'un abri souterrain s'ouvre et que des dizaines (voire des centaines) de gens en sortent à la manière d'un Fallout et encercle notre groupe...

   Se termine ? Oui, mais Will Forte (le génial créateur de la série et acteur du personnage de Phill) a révélé ce qui était prévu pour la saison 5. Donc pour ceux qui, comme moi, n'en pouvaient plus de savoir, voici les révélations !

   Les survivants venaient donc effectivement d'un abri souterrain et ont été autorisés à sortir par un scientifique qui, après étude, s'est rendu compte que le virus était dormant et donc que l'air était redevenu respirable. Ils vont mettre le groupe en quarantaine, avant de se rendre compte qu'ils ne sont pas méchants et les autoriser à vivre avec eux...

   Cependant le groupe de Phil est immunisé mais toujours porteur du virus. Tous nos joyeux nouveaux amis (la petite centaine, je le rappelle), mourront donc dans la plus atroce des souffrances devant le groupe, et par leur faute ; laissant Phil et compagnie reprendre la route, anéantis à l'idée d'avoir participé à un massacre de masse.

   Ça promettait quand même d'être génial, non ?


   Au final, The Last Man On Earth joue très habilement avec les émotions de son spectateur dans un gloubi-boulga qui reflète parfaitement ce que nous sommes. Tout n'est jamais tout rose, et rien n'est tout noir non plus. Et c'est cette force qui faisait de cette série l'une des meilleures de ces dernières années mais qui, pour de simples raisons d'audience, se retrouve annulée sans sommation.

   Donc merde à la Fox. Allez bien crever comme les raclures que vous êtes.

2/10

   J'ai détesté ! 10 minutes du premier épisode ont suffi à m'irriter. Tout détruire par ennui, ce que c'est puéril, même quand on est le dernier survivant ! Je ne sais pas moi, c'est une question de respect ! Même dans un monde anarchique j'en aurais, car j'aime mon environnement et protège ce que l'homme peut créer (seul bon point hein, la capacité de donner corps à la pensée).
   Le héros m'a fait chier, alors pour tout ça, NON !

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