samedi 28 juillet 2018

Vents Funestes – Jocelyn Canonne







Vents Funestes
de Jocelyn Canonne
Date de sortie : 9 Décembre 2017
Nombre de pages : 190 pages
Genre : Fantasy
Éditions : Auto-édition
Langue : 
Date de lecture : Juin 2018




   Gaortis, nécromancien usé par ses conditions de vie, veille sur son père, lui aussi éreinté par son existence, mais pour une autre raison.
   Une raison simple : ce dernier attend la mort.
   Une rencontre pour le moins attendue, surtout pour un praticien de l'Art noir. Une rencontre qui conduira à la fin du Père ainsi qu'à l'émergence du Fils.
   ​Gaortis, désireux de parcourir le monde et de le voir de ses sombres yeux, va devoir faire face à sa Déesse Lambirja, à son devenir mais aussi à son passé.
   ​Être le Fils d'un être abject ne peut qu'être que le douloureux commencement d'une longue route vers la lumière, tout aussi imperceptible soit-elle.
4/10

   Je n'aime pas dire du mal des auteurs français, surtout quand ils sont auto-édités. Appelez ça de la solidarité, ou encore de la mauvaise foi, ou simplement le fait que notre pays est un vivier de talents littéraires méconnus qui mériteraient de sortir de l'ombre...

   Mais pourtant, c'est ce que je m'apprête à faire. Parce que "Vents Funestes" est clairement ce type de roman qui a, sans aucun doute, "subi" l'auto-édition plus qu'il ne l'a choisi.

   Au début, j'y ai cru. Vraiment. L'idée de faire du héros principal un Nécromancien m'a tout de suite attiré. De même que l'originalité globale du scénario et des noms des protagonistes. On se retrouve véritablement avec un auteur qui a créé un univers riche et foisonnant d'idées. Ça, c'est indéniable. Et puis, on avance... et puis...

   Syndrome "Le feu de la sorcière" en vue, les gars ! Le héros passe pratiquement 25% du bouquin dans sa grotte, à parler à son père (qui est censé être en train de crever... sauf que non, ça va), à regarder ses potes Sorciers des Ténèbres se tripoter la nouille en le suppliant d'aller aux putes, à se demander pourquoi "Bidule" est encore en train de faire caca, à nous parler de "Machin" qui joue de la musique avec des os...

   Et au final, on se demande si le héros est véritablement un Nécromancien ou simplement... un gars qui se prend pour un Nécromancien ? Parce que bon, à part nous parler de ranimer les morts, il n'agit pas beaucoup.

   Et puis merde... encore une quête de rédemption ? Sérieusement ? J'attendais bien plus de trucs gores et immondes, à voir un salopard en action... pas Luke Skywalker qui lutte contre le Côté Obscur !

   Et pourtant, c'est bien ce que le "roman" nous offre... Et oui, j'ai mis "roman" entre guillemet pour une simple raison : il y a trop de dialogues. BEAUCOUP trop de dialogues, au point où on a presque le sentiment de se retrouver face à une pièce de théâtre plus que devant un roman ! 

   Et comme d'habitude avec ce genre d’œuvres bâclées : les descriptions des personnages et des environnements, c'est pour les connards. Paye ton imagination, ça ne sert à rien de visualiser le héros. Bas les couilles de son physique, et de tous les autres.

   Enfin, je parlerai de la plume. Elle n'est pas catastrophique en soi... mais... bon, je vous laisse juger avec quelques citations tirées du roman :

   "Il ne sut combien de verres d'eau il avala, tentant ainsi de retrouver le peu de raison raisonnable qui lui restait. Il ne sut si le monde qui tournait autour de lui tournait réellement ou avec les effets dévastateurs d 'un alcool qu'il n'avait guère l'habitude de boire."

   Donc résumons : "la raison raisonnable". Chouette concept. Ensuite ? "Le monde qui tournait autour de lui tournait réellement". Ça mes potos, c'est ce qu'on appelle communément une répétition. Pas une licence poétique ou un art littéraire. Non, c'est juste une répétition. Et... il y en a partout. Absolument partout. Un autre exemple ? 

   "Gaortis n'en crut pas ses oreilles. Libre comme le vent. Il pouvait aller ou il voulait. Sauf qu'il ne pouvait aller ou il voulait. Il ne savait pas ou se rendre. Le monde était vaste. Si vaste. Bien plus vaste que sa représentation dans quelques parchemins moisis. Il ne dit rien dans l'immédiat. Son hôte avait une idée en tête. Une idée qu'il avait laissé pousser pendant que le nécromancien était plongé dans le sommeil."

   Vous comprenez maintenant ? Tout le bouquin est comme ça ! Répéter un mot en vue d'insister sur lui pour lui donner plus de valeur dans le texte : oui. Le faire à chaque PUTAIN de paragraphe : NON ! Ça donne juste l'impression que l'auteur ne maîtrise rien, ou qu'il ne s'est pas relu... et parfois simplement qu'il cherche à glaner quelques lignes pour rallonger son œuvre.

   Niveau rythme, même combat. Le livre est lent. Très, très lent. Au point qu'on se demande si Gaortis a vraiment fait quelque chose de sa vie ou s'il a simplement marché d'une ville à l'autre en faisant des rencontres aléatoires.

   Maintenant, je ne vais pas bâcher le livre plus que ça. Les idées étaient bonnes, mais mal exploitées. Sans doute aurait-il gagné à le faire relire par un œil extérieur et avisé. Sans doute aurait-il même mieux valu le laisser quelques semaines / mois de plus dans un tiroir le temps de le peaufiner, au lieu de le livrer de la sorte.
 3/10

   Mon Dieu... Une des plus grosses déceptions livresques de l'année si ce n'est la pire...
   Je déteste cracher sur les auteurs, surtout les auto-édités. Mais justement, quand on passe par l'auto-édition, on se doit de rendre un travail irréprochable ! Pas ça... Des fautes, des répétitions à en vomir, un scénario qui ne décolle pas, du pipi et du caca à outrance... What the hell ?!

   Pourtant le scénario m'avait l'air sympathique. J'ai insisté pour voir comment ça allait évoluer. Mais franchement... Les citations que Farrel a noté sont à point nommé pour vous donner une idée... C'est horripilant !! Déjà que la couverture est foirée, mais alors que tout le livre le soit aussi ! Comment avoir de bonnes idées et étaler son caca dessus, c'est le cas de le dire ! L'auteur a un sérieux problème avec ça. Et la masturbation de vieux.
   Noter en boucle sa formule en latin pour gagner des lignes, c'est ridicule. 190 pages, ça reste une novella, point. Il ne faut pas le vendre comme un roman.

   Je ne l'ai pas fini, ça m'a carrément irritée en allant plus loin dans le texte. Je me suis arrêtée au moment où il sort de sa mine abandonnée. Il y a de la neige et encore plus de fautes et de répétitions ! Ce livre est le précurseur de ma décision : abandonner les livres bâclés. J'étais assez indulgente jusque-là. Mais j'en ai marre de constater que des auteurs publient un livre qui n'est pas fini ! J'ai une vingtaine de romans que j'ai rédigés au fil du temps sous le coude, sans compter tout le reste. Eh bien non, ils ne sont pas encore publiés, parce que je les retravaille ! Un livre c'est un don de soi. Alors quand on balance ça sur le marché :
   1 : Ça agace le lecteur, ce qui amène au point 2 :
   2 : L'étiquette que tous les auto-édités sont pourris !
   Merde quoi ! C'est avec des gens comme Jocelyn que les lecteurs en viennent à cette conclusion ! Alors que non, il y a d'excellents livres auto-édités mais forcément, ils sont jetés dans ce panier !
   Je vous le déconseille vivement en conséquence !

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