jeudi 7 septembre 2017

Coraline


Coraline - Neil Gaiman

Pages : 152
Éditions : Albin Michel
Genre : Conte macabre
Lu en : 2017

Résumé

   Coraline vient de déménager et découvre son environnement, une étrange maison qu'elle et ses parents partagent avec des voisins peu communs : deux anciennes actrices et un vieux toqué éleveur de souris savantes. "Je suis une exploratrice !", clame Coraline. Gare pourtant : derrière la porte condamnée, un monde magique et effrayant l'attend. Attention, grand frisson.


Avis d'Ignus Pas de note.

   Sur conseil de Misha et étant arachnophobe, j'ai jugé plus prudent de ne pas m'engouffrer dans la lecture de ce livre.


Avis de Mishakal 10/10

   Souvenez-vous, je m'étais promis de lire le livre. C'est chose faite. J'ai adoré. Je n'ai pas trop l'habitude de faire des fiches de livres, j'espère donc que j'arriverai à transmettre mon ressenti correctement.

   Coraline Jones est une petite fille sage et avisée, rien à voir avec l'ado idiote dans le film. Le livre sait mieux amener l'angoisse. Par ailleurs deux semaines s'écoulent avant que Coraline pénètre dans la tanière du monstre, par ennui, parce qu'elle est toute seule chez elle.
   Les personnages de Wybie Lovat et sa grand-mère n'existent pas. En même temps, c'était une grosse incohérence dans le film qui prétendait que le Monstre appâtait sa victime avec une poupée à l'effigie de l'enfant convoité. Or la jumelle de la grand-mère disparue jadis ne ressemble pas à Coraline qui, en plus, a les cheveux bleus dans le film.

   On comprend très vite la nature de l'autre mère : une araignée qui n'a aucune pitié pour sa proie. Et Coraline le découvre d'abord à l'instinct. Dès sa première venue dans le monde, l'autre mère veut lui coudre des boutons sur les yeux. Coraline comprend à quel point elle est dangereuse et repart en verrouillant la porte. Deux jours s'écoulent pendant lesquels elle mange des conserves et quémande des biscuits chez Mme Spink et Forcible. Puis elle appelle la police qui, bien sûr, ne la croit pas quand elle leur dit que ses parents ont été kidnappés par le monstre derrière la porte.

   Le chat, qui explique que seuls les hommes ont des noms parce qu'ils ne se connaissent pas eux-mêmes ; aide Coraline de son plein gré. Il lui montre le miroir dans lequel ses parents l'appellent à l'aide. Et là, Coraline raconte sa mésaventure avec son père lorsque les guêpes l'ont attaqué. "Je n'avais pas peur à ce moment-là. Mais c'est en y retournant avec 39 piqûres que là je me suis montré courageux. Parce que je savais ce qui m'attendait." Coraline fait le parallèle avec cette histoire tout en insérant la clé, prête à replonger en Enfer.



   Les rats de l'autre monde sont noirs, aux dents jaunes. Miss Spink et Forcible se produisent en spectacle éternellement. Il n'y a pas de fin.
   Coraline rogne ses deux pommes et s'en veut de succomber au bacon grillé de sa deuxième mère. Elle lui lance le même défi, cependant, jamais Coraline ne se sépare de son caillou troué qu'elle obtient au début de l'histoire, avant d'entrer dans ce monde. Grâce à l'aide du chat et de cet objet, elle trouve les âmes des enfants. Le livre est plus effrayant dans le sens où ils lui racontent qu'ils ne se souviennent même plus s'ils étaient des filles ou des garçons, ni même de leur nom. Ils ne sont que des coquilles vides. L'autre mère a dévoré leur cœur, leur âme et tout ce qu'ils étaient, ne laissant que cette brume indistincte...

   Pour le jeu, l'autre mère jure d'abord sur la tombe de sa propre mère qu'elle a ensevelie. Puis sur sa main droite. Voilà pourquoi, mauvaise perdante,  cet appendice franchit le vrai monde pour récupérer la clé noire. Non pas une main mécanique mais des pattes d'araignée terminées par des ongles carmin.

   À aucun moment Coraline ne se sépare de sa clé. Sauf à la fin quand elle prépare son piège pour que la main tombe dans le puits qu'elle scelle pour de bon. Le chat n'arrache pas les yeux-boutons noirs de sa mère mais lui lacère le visage d'où un sang noir s'écoule.

   L'écriture est fluide. Plus sombre qu'il n'y paraît. Je pense que les jardins dans le film ont remplacé la vraie scène, jugée trop forte sans doute. Car Coraline descend à la cave où son autre père essaie de la dévorer. C'est là qu'elle se prend des débris de ciment dans la main, et non la plante vénéneuse du film... Comme je l'ai dit, Coraline est très sage et obéissante. Au début du livre elle explore pour repérer le puits afin de ne pas s'en approcher. Elle fait preuve de beaucoup de courage. J'ai éprouvé bien plus de sympathie pour elle à travers ce livre.
   Et pour information, Neil Gaiman a écrit Stardust, mais oui vous savez bien, ce film exceptionnel dont on a fait une fiche ! Ça me donne aussi envie du coup !

   Pour conclure, Coraline se lit tout seul, mais si vous avez peur des araignées, je pense que ça risque de vous rebuter. Rien que la scène des deux actrices soudées ensemble dans cette espèce de cocon gluant, comme une créature malsaine dans son œuf d'araignée... Oui berk, mais j'ai adoré le lire !

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