samedi 29 juillet 2017

Le Petit Prince


Synopsis

   Poussée par sa mère carriériste, une petite fille se prépare à entrer dans une célèbre école prestigieuse : l'Académie Werth. Son voisin, un vieil aviateur fantasque, s'immisce par accident dans sa vie très réglée, mais finit par l'entraîner dans sa fantaisie. Il lui raconte une histoire qui lui était arrivée lors d'une panne dans le désert du Sahara : celle-ci l'avait mis en contact avec un drôle de bonhomme, le Petit Prince, descendu de B612, sa minuscule planète.
Trailer


Avis d'Ignus 9/10

   Tout le monde connaît "Le Petit Prince". Tout le monde l'a lu à école. Pour moi, c'était à en vomir : en primaire (CM1, je m'en souviens encore), puis en CM2 ou nous avons fait une pièce de théâtre dessus (je jouais le Banquier. C'est peut-être ça qui a fait de moi un anti-capitaliste). Mon école primaire s'appelait Saint Saint-Exupéry. Puis au collège en 6ème, et enfin au Lycée où j'ai quitté le Club de Théâtre que je fréquentais quand notre prof nous a dit qu'on allait la jouer (ce fut la fin de ma carrière sur les planches).

   Sérieusement, j'en ai bouffé de cette histoire à la con. Bien trop, jusqu'à l'écœurement. Du coup quand Misha a voulu me montrer le film une première fois, j'ai refusé. La seconde, j'ai accepté un peu à contrecœur... Mais le résultat est là.

   Qui aurait pu croire qu'un film d'animation FRANÇAIS puisse être aussi bon ? Magique et enchanteur, l'histoire s'axe autour d'une petite fille sans nom dont la mère psychorigide lui interdit toute fantaisie afin d'en faire une adulte "conforme et heureuse".



   Elle va alors rencontrer l'Aviateur (que l'on suspecte dès le début d'être Messire de Saint-Exupéry) qui va lui faire découvrir toute la puissance de son imagination, tout ce qu'il y a de bon dans le fait de rêver et de garder son âme d'enfant.

   La première chose qui saute aux yeux, c'est le choix des couleurs. Toute la ville et le monde "adulte" est gris, monotone et morne. Par contre, dès qu'on entre dans la maison de l'Aviateur ou que l'action se centre autour de l'onirisme et de l'imaginaire, tout ne devient que couleurs.

   L'histoire même du Petit Prince nous est racontée par bribes dans un effet papier mâché du plus bel effet, sans jamais être rébarbatif. Ces moments ne servent en réalité qu'à renforcer une leçon de vie, comme le fait que les plus belles choses ne se voient qu'avec le cœur.

   Au final, nous sommes ici devant un film de qualité qui fait réfléchir enfants comme adultes. Je ne sais pas si je l'aurais autant apprécié il y a une dizaine d'années, mais aujourd'hui il est clair que j'ai pris une claque qui m'a fait me demander à quel moment j'avais pu devenir un adulte aigri passant ses journées à compter ses dettes et à travailler...

   Il m'a ouvert les yeux, moi qui pensais toujours garder mon âme d'enfant, mon émerveillement constant et mes rêveries. Et rien que pour cela, il sera classé dans mon top de l'année.


Avis de Mishakal 9/10

   J'ai vu ce film deux fois. Et pour chaque visionnage je me suis pris une claque. Il allie onirisme, imaginaire, philosophie et tristesse de la vie moderne.
   Le Petit Prince raconte l'histoire d'une petite fille dont la mère essaie de la faire rentrer dans le moule sociétal. Pas de jeux, pas d'amis, juste des études et un tableau de vie prédéfini avec chaque heure de la journée préétablie. Beurk !

   J'ai cherché sur le net les noms des personnages pour cette fiche, relancé le film pour chercher, pour finalement me rendre compte que personne n'a de nom. Certainement un hommage au livre du Petit Prince, ils ont tous le surnom de ce qu'ils sont : L'homme vaniteux, le serpent, la rose... Aucun prénom.

   Ainsi donc la petite fille mène une vie triste sans même s'en rendre compte, prête à sacrifier son enfance pour se conformer aux désirs de sa mère. Jusqu'à ce qu'elle le rencontre : lui, l'aviateur. Un vieil homme qui a gardé son âme d'enfant. Et conserver sa fantaisie en grandissant est pointé du doigt comme quelque chose d'inacceptable dans ce monde de rendement.
   L'aviateur donne la première page du livre du Petit Prince à la fillette. Et pour la première fois, elle fait travailler son imagination en voyant les moutons bouger sur la feuille. "S'il te plaît dessine-moi un mouton."
   Petit à petit elle passe de plus en plus de temps avec le vieil homme qui a longtemps cherché un ami à qui raconter son histoire.
   Mais ce n'est pas au goût de sa mère. Elle considère cette histoire absurde et la jette dans la poubelle avec la peluche de renard offerte par le vieux monsieur. Pendant un long moment la fillette coule des jours semblables, sans aucune fantaisie. Jusqu'à ce qu'elle repêche l'histoire du Petit Prince et la peluche le jour de son anniversaire.



   Le vieil homme est mourant, elle refuse de se confronter à cette réalité. Il incarne la fantaisie qu'elle n'a pas. En trépassant, elle perd le seul lien qu'elle a avec cette enfance épanouie.

   Depuis le début du film, Le Petit Prince nous apprend des choses simples mais importantes. "Pour toi je ne suis qu'un renard semblable à 100 000 renards. Et pour moi tu n'es qu'un petit garçon semblable à 100 000 petits garçons. Mais si tu m'apprivoises, tu deviendras unique pour moi et je deviendrai unique pour toi." "Les choses essentielles se voient avec le cœur."
   Le vieil homme rappelle à la fillette ceci : "Lorsque tu regarderas mon étoile, tu entendras mon rire, ce sera comme si toutes les étoiles riaient ensemble."
   Ce film est une bouffée de poésie, de remise en question sur soi. Car une fois grand on rentre dans la Société avec un travail déprimant, le monde devient noir et triste. Le Petit Prince rappelle qu'un enfant a besoin de rêver et que la fantaisie n'a pas de limite d'âge. Que c'est quand on la perd qu'on devient aigri...
   C'est une formidable claque, mise en scène avec une telle poésie que je le classe parmi mes films de l'année. Oui oui carrément.

   La bande-son suit bien dans l'ensemble. Pas fan des chansons françaises mais les autres thèmes sont bons. C'est de la 3D plutôt bonne, les passages avec le livre ressemblent à du papier mâché. J'ai aimé ce mélange. Également qu'elle vive la fin du livre en rencontrant un Petit Prince devenu ramoneur de cheminées dégueulasses dans une ville encore plus triste que la sienne avec tous les personnages du livre assignés à leur rôle de façon modernisée.
   Vraiment un excellent film.

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