Journal d'Enora de Plusselle – Mishakal Yveldir
Pages :164
Éditions : Cenusia
Genre : Horreur, Drame
Résumé
Dans le Comté de Berengaü, des
meurtres morbides s’enchaînent. Cinq enquêteurs traquent Le Boucher qui
se plaît à massacrer des femmes enceintes et des nouveau-nés. De jour
comme de nuit, les cadavres se multiplient et l’enquête piétine. La
Marquise Enora de Plusselle est à l’abri de tous soupçons et met au défi
Dieu de l’arrêter dans sa quête salvatrice.
Avis de Farrel 10/10
Je n'ai lu Journal d'Enora de Plusselle que sur le tard, tant Misha m'avertissait qu'il était particulièrement sombre et gore. J'avoue que j'avais des réticences, autant que des expectatives.
Et, on le sait, généralement plus on a d'attentes, plus on est déçu. Et bien... ce ne fut pas le cas ici, tout au contraire ! Bien loin d'être simplement une œuvre "gore pour le gore", la Novella nous plonge dans la psyché d'une psychopathe, nous fait vivre son passé, ses désirs, comprendre ses motivations. Un peu à l'image de ce qu'avait fait "The Devil's Reject" (dans un autre registre), on en vient même rapidement à s'attacher à Enora, et de fait à accepter ces horreurs innommables qu'elle prodigue au quotidien.
C'est toujours assez difficile de se dire, en lisant un bon livre ou en regardant un film aussi dérangeant, qu'on sympathise avec le "méchant". Mais quel pied, mes amis ; quel pied ! D'autant qu'ici le rythme est dantesque, dans le sens où les phases d'assassinat, de boucherie innommable, sont clairement parsemés au gré d'une autre histoire, celle d'une femme blessée et délaissée, d'une héroïne souhaitant véritablement aider son prochain, d'une improbable histoire d'amour née dans le sang et l'horreur.
Journal d'Enora de Plusselle compte parmi les meilleurs œuvres de Mishakal Yveldir, viscérale et puissante, autant qu'écœurante et horrible. Même moi qui suis loin d'être un tendre, je dois avouer que l'histoire de son passé m'a vraiment mis mal à l'aise, autant que certains passages dans "son sanctuaire" (que je ne vous spoilerai pas).
Une excellente Novella, qui se lit très vite et avec passion.
ஜஓ Bulle de l'auteure ஜஓ
Il m'est impossible de chroniquer mon propre livre. Aussi ai-je décidé de participer à cette chronique en révélant certaines choses. Je le ferai pour chacun de mes livres, si Farrel poste, bien entendu.
J'ai commencé à écrire Enora en 2013, traumatisée par mon accouchement qui s'est très mal passé (sans parler de la grossesse...) À l'époque j'étais très naïve et mal informée sur le sujet. Depuis, je milite pour que les femmes accouchent normalement, pas sur le dos à cause de ce connard de Louis XIV qui voulait voir naître son enfant illégitime et a donc forcé sa maîtresse à accoucher ainsi. Une souffrance qui est devenue une mode. Mais c'était trop hard de poursuivre. Durant cette période, je cauchemardais en permanence, j'avais à nouveau peur de dormir. C'est comme ça que je me suis mise sur LOTRO, pour essayer d'évacuer tout ça...
Bref, ce projet est resté en suspens. Puis, j'ai appris beaucoup de choses. Du vécu, concernant ma famille notamment. Ainsi, ma grand-mère, Hildegard, attendait un 2ème enfant que ma mère espérait voir mort. Son souhait fut exaucé. Guschtel (la sœur aînée, il y en avait 4, Edwige étant la jumelle d'Hildegard et Clara la plus jeune) ; était pharmacienne. Elle donnait des traitements frauduleux à l'époque. Pour commencer elle a obligé Edwige à se jeter du haut d'un arbre plusieurs fois pour qu'elle perde son enfant. Manque de pot, ça n'a pas marché et Roswitha est née handicapée mentale.
Puis donc, cette chère Hildegard. Cette fois, Guschtel s'est munie d'un rayon de vélo pour lui enfoncer dans l'utérus, afin que le bébé meure. Les choses ne se sont pas bien passées. Hildegard était à 7 mois de grossesse et le bébé s'est mis à pourrir dans son ventre. Un garçon. Il paraît qu'au bloc, quand ils ont extrait le cadavre, la puanteur était insupportable... Hémorragie fulgurante, extrême onction. Toutefois, elle a survécu.
Ma mère a subi 2 ivg. Ça l'a rendue un peu plus folle. Puis j'ai traversé d'autres Enfers.
J'ai récupéré toutes ces souffrances. En ajoutant les miennes. Je me suis immergée en tant que cinglée, persuadée de tuer au nom de Dieu. Une expérience difficile... La plus dure que j'ai eu à écrire... La fin m'a donné la nausée. J'avais hâte de le boucler, passer à autre chose...
Je n'étais pas certaine de le publier. Honnêtement, il est gore, sale, malsain avec du sexe dégueulasse... Et puis je me suis dit, allez pourquoi pas ? Ce que je ne savais pas, c'est qu'il deviendrait la coqueluche, le chouchou de mes lecteurs. Une œuvre tellement crade, vomitive, et pourtant tellement aimée... Très certainement parce que je l'ai écrite avec mes tripes, au cœur de l'automne.
J'ai commencé à écrire Enora en 2013, traumatisée par mon accouchement qui s'est très mal passé (sans parler de la grossesse...) À l'époque j'étais très naïve et mal informée sur le sujet. Depuis, je milite pour que les femmes accouchent normalement, pas sur le dos à cause de ce connard de Louis XIV qui voulait voir naître son enfant illégitime et a donc forcé sa maîtresse à accoucher ainsi. Une souffrance qui est devenue une mode. Mais c'était trop hard de poursuivre. Durant cette période, je cauchemardais en permanence, j'avais à nouveau peur de dormir. C'est comme ça que je me suis mise sur LOTRO, pour essayer d'évacuer tout ça...
Bref, ce projet est resté en suspens. Puis, j'ai appris beaucoup de choses. Du vécu, concernant ma famille notamment. Ainsi, ma grand-mère, Hildegard, attendait un 2ème enfant que ma mère espérait voir mort. Son souhait fut exaucé. Guschtel (la sœur aînée, il y en avait 4, Edwige étant la jumelle d'Hildegard et Clara la plus jeune) ; était pharmacienne. Elle donnait des traitements frauduleux à l'époque. Pour commencer elle a obligé Edwige à se jeter du haut d'un arbre plusieurs fois pour qu'elle perde son enfant. Manque de pot, ça n'a pas marché et Roswitha est née handicapée mentale.
Puis donc, cette chère Hildegard. Cette fois, Guschtel s'est munie d'un rayon de vélo pour lui enfoncer dans l'utérus, afin que le bébé meure. Les choses ne se sont pas bien passées. Hildegard était à 7 mois de grossesse et le bébé s'est mis à pourrir dans son ventre. Un garçon. Il paraît qu'au bloc, quand ils ont extrait le cadavre, la puanteur était insupportable... Hémorragie fulgurante, extrême onction. Toutefois, elle a survécu.
Ma mère a subi 2 ivg. Ça l'a rendue un peu plus folle. Puis j'ai traversé d'autres Enfers.
J'ai récupéré toutes ces souffrances. En ajoutant les miennes. Je me suis immergée en tant que cinglée, persuadée de tuer au nom de Dieu. Une expérience difficile... La plus dure que j'ai eu à écrire... La fin m'a donné la nausée. J'avais hâte de le boucler, passer à autre chose...
Je n'étais pas certaine de le publier. Honnêtement, il est gore, sale, malsain avec du sexe dégueulasse... Et puis je me suis dit, allez pourquoi pas ? Ce que je ne savais pas, c'est qu'il deviendrait la coqueluche, le chouchou de mes lecteurs. Une œuvre tellement crade, vomitive, et pourtant tellement aimée... Très certainement parce que je l'ai écrite avec mes tripes, au cœur de l'automne.
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